Les racines du changement
Le projet CARVE va bientôt fêter ses deux ans !
Lorsqu’il a débuté en décembre 2014, peu avaient conscience du rôle clé que pouvait jouer les entreprises dans l’élimination des violences de genre.
Hormis en Espagne, où les entreprises sont légalement obligées de contribuer à soutenir les femmes en situation de violence de genre, et dans de rare-mais-inspirantes entreprises d’autres pays, la plupart des politicien.ne.s, ONG et représentant.e.s de syndicats et d’entreprises ne pensent pas que l’implication des entreprises puisse être utile voire même réaliste. Malgré ce manque d’action, nous savions que les entreprises sont affectées par la violence de genre survenant hors du lieu de travail : 83% des travailleuses en situation de violence de genre déclarent souffrir d’effets négatifs affectant leur capacité à travailler (source 1) ; 75% des agresseurs souffrent de déficits de concentration pouvant provoquer des accidents sur le lieu de travail (source 2). Ces conséquences, couplées à un absentéisme plus élevé, peuvent avoir un impact direct sur la productivité des entreprises. Cependant, contrairement à une idée commune, ces dernières peuvent empêcher la survenue de ces violences, soutenir les victimes et défier les agresseurs.
C’est ce savoir, ainsi que l’urgence d’améliorer cette situation, qui nous ont menés vers ce projet. Nous étions déjà fortement convaincus que fournir aux entreprises outils et informations pour agir contre les violences de genre pourrait changer la donne.
Les nombreuses parties prenantes que nous avons rencontrées nous ont parlé de ce qu’elles pensaient possible de faire, ce qu’elles mettaient en œuvre, à quelles barrières elles faisaient face ou étaient de nature à empêcher les entreprises de soutenir efficacement des victimes et/ou d’empêcher les agresseurs d’être violents. Ce fut inspirant, et nous nous sommes servis de ces précieuses contributions pour écrire des rapports nationaux résumant la situation en Belgique, Bulgarie, France, Espace et Grèce, ainsi que les pratiques innovantes qui étaient expérimentées dans chaque pays. Nous avons ensuite organisé des événements nationaux pour partager le fruit de nos recherches et poursuivre la discussion afin d’approfondir nos recherches. Nous avons finalement transformé tout ce matériel en un Guide Européen de Bonnes Pratiques : « Guide des meilleures pratiques pour les entreprises », pensé comme un outil informatif et pratique pour aider les entreprises à agir contre les violences de genre se déroulant hors du lieu de travail.
Nous sommes à présent déterminés à diffuser nos découvertes et nous avons organisé des événements de dissémination dans les cinq pays européens du projet. Ils se sont déjà déroulés avec succès en Belgique et en France, et se tiendront bientôt en Bulgarie (19 septembre, Sofia), Grèce (29 septembre, Athènes) et en Espagne (15 septembre, Barcelone). Si vous souhaitez participer à l’un des événements, contactez le partenaire de votre pays !
Ces deux années ont été riches et nécessaires pour planter les graines du changement. Nous pensons que les outils et informations que nous avons réunis et crées seront déterminants pour impliquer plus d’acteurs et d’actrices dans la lutte contre les violences de genre. Ce n’est que le début !
Picture: Egalité murale, Blandine le Cain, 7/10/2012
