NL #CARVEDaphne – Desembre 2015

20 ans d’engagement pour l’égalité de genre

Il y a vingt ans, la Communauté Internationale lançait la Plateforme d’Action pour autonomiser les femmes autour du monde et faire de l’égalité une réalité.

En septembre 1995 en effet, la Déclaration de Pékin était adopté lors de la 4e Conférence Mondiale des Femmes. Cette conférence historique a réuni quelques 17.000 participantes et 30.000 activistes représentant 189 gouvernements et des centaines d’ONG du monde entier. Durant deux intenses semaines, toutes ces personnes ont fait pression, négocié, plaidé et débattu ensemble avec un seul objectif en tête : faire de l’égalité de genre une réalité et autonomiser les femmes et les filles autour du monde. La Déclaration et le Programme d’action de Beijing ont été adoptés à l’issue de la conférence, marquant une avancée sans précédent pour les droits des femmes de jure et de facto. Les droits des femmes étaient enfin et résolument considérés comme des droits humains, et les gouvernements et institutions s’engagèrent à les promouvoir et mettre en œuvre dans chacun de leurs programmes et décisions. Ce cadre d’action global mis en évidence douze domaines d’action prioritaires pour faire avancer les droits des femmes et leur autonomisation : Femmes et pauvreté, éducation et formation, santé, environnement, prise de décision, économie, média, conflits armés, mécanismes institutionnels, droits humains des femmes, et petite fille (Source 1).

Vingt ans plus tard, et avec de nombreuses initiatives lancées et réussites obtenues, il était temps d’évaluer les progrès faits et les défis demeurant pour régénérer et approfondir l’engagement mondial en faveur de l’égalité de genre et les droits des femmes. De nombreux gouvernements, institutions internationales et ONG ont conduit des recherches pour évaluer les changements réalisés au cours des dernières années, et identifier les défis à venir. Il en ressort que certains douze domaines des droits des femmes ont été amélioré : bien plus de femmes ont l’opportunité de participer à la vie politique, d’être éduquées, sont protégées par des lois condamnant la violence de genre et par des Constitutions garantissant l’égalité de genre. Néanmoins, tous les objectifs de l’agenda n’ont pas été atteints, et de profondes inégalités demeurent entre femmes et hommes (Source 2). Plus préoccupant encore est le fait que de nombreux droits des femmes obtenus lors des dernières décades sont attaqués et érodés dans chaque endroit du monde (Source 3). La multiplication des conflits, la crise économique et les changements environnementaux affectent disproportionnellement les femmes et remet et cause leurs droits humains et leur dignité.

Tenue du 9 au 20 mars 2015, la 59e Commission sur les Statut des Femmes avait pour but de réviser la mise en œuvre de l’ambitieuse Déclaration et Plateforme d’Action de Pékin. Beaucoup espéraient que cet événement poserait les bases d’un engagement plus profond et concret pour les droits des femmes et leur autonomisation, afin d’atteindre les objectifs de 1995 et répondre aux nouveaux défis apparus depuis. Cependant, les résultats de la CSW59 furent considérés comme décevants. Bien que la Conférence ait obtenue une promesse renouvelée d’action pour la mise en œuvre complète des objectifs de la Plateforme, celle-ci manque de vision et échoue à adresser les nouveau défis menaçant les droits des femmes et leur autonomie (Source 4, source 5). 2015 est une années cruciale dans la lutte globale pour les droits humains et la dignité autour du monde : l’agenda post-2015 pour le développement sera construit à partir des Objectifs du Millénaire pour le Développement, et des Objectifs de Développement Soutenable qui sont révisés cette année. Les femmes forment plus de la moitié de la population mondiale; leurs droits doivent être inclus dans ces nouveaux objectifs et assurer pleinement leur autonomie. Il est plus que temps de transformer les paroles en acte et de faire de l’égalité de genre une réalité !

Le projet CARVE reflète notre engagement ferme pour l’égalité de genre et l’autonomisation des femmes. Nous croyons qu’impliquer les entreprises dans la lutte contre les violences de genre est fondamental, et aboutira à renforcer l’autonomisation et la résilience de femmes qui ont été dans une situation de violences domestiques masculine. Les huit partenaires de ce projet de deux ans co-financé par la « «DG Justice: Programme Daphne«» de la Commission Européenne sont déterminés à fournir aux entreprises des instruments pour aborder la question des violences de genre à partir du lieu de travail. Au cours des mois passés, nous avons produit des rapports résumant la situation de l’implication des entreprises dans la lutte contre les violences de genre se déroulant à l’extérieur du lieu de travail en France, Bulgarie, Espagne, et Belgique. Le rapport grec sera bientôt finalisé. Ces recherches ont été suivies par des conférences nationales organisées dans chaque pays afin de diffuser les résultats des rapports et d’entamer un débat public autour de cette problématique. Nous sommes à présent en train de préparer un guide de bonnes pratiques qui sera présenté le 16 juin 2016 à Bruxelles.

Nous vous souhaitons un très joyeux Noël et une belle nouvelle année ! Puisse-t-elle nous apporter des solutions créatives et des idées pour construire un monde d’égalité femmes – hommes !