En France, en 2014, plus de 216 000 femmes ont déclaré être victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur ancien ou actuel partenaire intime (conjoint, concubin marié, pacsé, petit-ami…). Les violences touchent toutes les catégories de populations, parmi lesquelles des femmes salariées. Les entreprises sont impactées par ce sujet, pourtant, elles sont peu nombreuses à s’en être saisies.
Cette étude constitue la première étape du projet “Companies Against gendeR ViolencE (CARVE)”. L’objectif est d’identifier et de confronter les pratiques des entreprises sur la question des violences, et d’interroger l’ensemble des parties prenantes (institutions publiques, organisations syndicales et associations) sur l’implication des entreprises sur cette thématique.
C’est dans les années 2000 que la législation française sur les violences faites aux femmes s’est renforcée, sous l’impulsion de l’Union européenne. Des campagnes de communication, des stratégies et des outils ont alors été développés pour lutter contre les violences. Cependant, il n’existe pas réellement pour les entreprises d’obligations ou d’injonctions législatives à agir sur le sujet. Celles-ci sont pourtant confrontées au sujet des violences. En effet, sans être dans une démarche de détection, les entreprises peuvent repérer des cas de violences à travers une demande de facilitation au logement, une demande de mutation et, relativement moins fréquemment, par un absentéisme chronique. Lorsque les victimes sont détectées, il n’existe pas réellement de démarche institutionnalisée dans les entreprises pour les prendre en charge. De nombreux acteurs peuvent entrer en jeu : les assistantes sociales, les managers, les partenaires sociaux ou la médecine du travail.
Les actions menées par les rares entreprises à s’être saisies du sujet restent très limitées face à l’ampleur du phénomène, car les violences sont souvent perçues comme un phénomène relevant de la sphère privée. Par ailleurs, le mécanisme des violences est mal connu et complexe à traiter.
Pour favoriser l’implication des entreprises sur cette thématique, une prise de conscience du coût des violences doit s’opérer, par exemple en termes de risques liés à la sécurité de la victime fragilisée et de ses collègues. Il apparaît aussi qu’il faut sortir les violences de la sphère privée : intégrer ce sujet dans l’entreprise relève de la nécessité de s’assurer du bien-être du/de la salarié-e.
Afin de mieux mobiliser les entreprises pour qu’elles traitent de ce sujet, nous avons émis sept recommandations principales à destination des entreprises, des associations et des pouvoirs publics, que vous retrouverez détaillées dans cette étude.
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